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Jean-Louis Rousselet, amoureux de Seurre et féru d'histoire locale nous raconte la vie des rues de notre ville

8e chapitre : la rue de la Ménagerie et la rue des Halles.

La rue de la Ménagerie, tout comme la rue des Jardins, furent des impasses jusqu’au XVIIIe siècle. Le terme « ménagerie » ne signifie pas ici que l’on y trouvait des animaux exotiques mais plus simplement, que c’était un pâtis communal donc un pré où l’on emmenait les vaches et les chèvres paîtrent.

De nombreux procès attestent des conflits créés par la « moutonaille » mais surtout par les « ouillottes » (les oies en patois local) dont les déjections acides nuisaient à la repousse de l’herbe. A l’extrémité des jardins, se situait la porte de Chamblanc.

La rue des Halles fut « la ruelle Saint-Laurent », peut-être en en hommage à un martyr très courant en Bourgogne, puis « la rue de la Boucherie » en raison de l’abattoir qui occupa l’emplacement de l'actuelle salle des fêtes jusqu’en 1845. Il sera déménagé par la suite à l’emplacement du nouveau pont et des bâtiments neufs de la maison de retraite.

Jean-Baptiste Phal-Blando, qui a réalisé l’hôpital d’Auxonne et contribué à la rénovation de bien des monuments de la ville, est sollicité pour y construire une halle aux blés en 1857. Ce sera Claude Phal-Perron qui établira un devis le 30 mars 1860 et qui sera finalement retenu. Les travaux seront exécutés par Guenot et Truchetet et sont datés de 1862. En réalité, les travaux furent réceptionnés le 20 mars 1863.

La guerre de 1870 ayant enlevé à la France, l’Alsace et la Lorraine, où la production de houblon était concentrée, le problème se pose en France pour la production de bière. Le houblon qui pousse déja naturellement à l'état sauvage donc se cultivant bien dans la plaine de la Saône avec d’excellents rendements, Seurre et ses proches environs développent 30 hectares de houblonnières.

La vente des céréales sera supplantée par celle du houblon. La bière est à cette époque moins chère que le vin, dont la culture est sujette à de plus nombreux aléas et souffre de maladies qui ravagent les cultures. La réputation des vins de Bourgogne a depuis fait oublier cette tradition brassicole régionale. Seurre aura même sa brasserie pendant quelques années, rue Dulac à la fin du XIXe siècle, qui sera remplacée par une fabrique de limonade qui aura plus de succès.

De jeunes producteurs Côte-d’Oriens essaient aujourd’hui de faire revivre ce savoir-faire artisanal. On peut voir sur la route de Seurre qui vient de Beaune, au niveau de la Reullée, d’étranges plantations verticales : il s’agit d’une houblonnière ! Les brasseries fleurissent à nouveau sur le territoire bourguignon depuis une dizaine d’années.

La Halle au blé deviendra « salle des fêtes » après la seconde guerre mondiale. Elle accueille désormais les événements municipaux et associatifs de la ville.

Retrouvez les précédents chapitres de cette chronique :

~ "1. La rue de la République" : post du 26 février.
~ "2. La place de l'Hôtel de Ville et la rue Bossuet" : post du 29 avril.
~ "3. La rue Dulac et la rue de Beauraing" : post du 29 juin.
~ "4. La rue Saint-Martin, la rue des Ecoles et la rue Messire Paris" : post du 29 août.
~ "5. La rue du Château" : post du 16 octobre.
~ "6. Les Quinconces" : post du 21 décembre.
~ "7. La rue des Remparts et la rue des Lombards" : post du 21 février.

À bientôt pour l'histoire passionnante d'une autre rue de notre belle ville
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