Pointeur-tireur et chef de pièce: à la découverte des métiers du 54e Régiment d’artillerie d'Hyères

A l’occasion des 40 ans de l’arrivée du 54e Régiment d’artillerie sur la commune, nous mettons à l’honneur quelques-uns des 200 métiers qu’il rassemble. Épisode 1 : pointeur-tireur et chef de pièce.

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C. L. Publié le 02/03/2024 à 13:02, mis à jour le 02/03/2024 à 13:02

Pas toujours très connu des Hyérois malgré son implantation en cœur de ville, le 54e Régiment d'artillerie va fêter les 40 ans de son arrivée dans la cité des Palmiers. En 1984, il succède au 405e régiment d'artillerie. Depuis 2011, il fait partie de la base de Défense de Toulon.

Installé au sein de la caserne Vassoigne, le régiment compte 1.000 soldats – 17% de femmes et 83% d’hommes – dont une soixantaine d’officiers, 250 sous-officiers et 500 à 600 militaires du rang. L’âge limite pour s’engager est de 30 ans.

Assurer la défense antiaérienne basse et très basse des unités engagées

La mission du 54e Régiment d'artillerie – seule spécialité de l’Armée de terre à faire du sol-air – est d'assurer la défense antiaérienne basse et très basse altitude des unités engagées soit dans le cadre d'un conflit, soit dans celui d'opérations intérieures ou extérieures.

Mais la défense sol-air n’est pas l’unique mission des soldats du 54e. En temps de paix, le régiment assure la défense antiaérienne du site de la fusée Ariane à Kourou (Guyane) et participe à la lutte contre l’orpaillage clandestin, ainsi qu'à la mission Sentinelle, à la mission Aigle en Roumanie, et à la Finul au Liban.

Le bataillon est composé de huit unités élémentaires: une batterie de commandement et de logistique; quatre batteries de tir Mistral (Missile transportable antiaérien léger); deux batteries de commandement tactique et une batterie de réserve opérationnelle.

Matthieu, pointeur tireur Mistral

Parcours

27 ans, originaire d'île-de-France, engagé depuis 2 ans au 54e RA. Sans enfant. Titulaire d’un BTS management des unités commerciales, chargé d'affaires en Île de France.

Pourquoi le 54e?

"J’ai toujours été attiré par l'armée, plutôt que d'avoir des regrets, je me suis lancé. Je n'avais pas de régiment en particulier en tête, j'ai regardé j'ai trouvé que le sol-air était quelque chose d'intéressant. J’ai commencé au centre de formation initiale des militaires du rang (CFIM) pour une formation technique de spécialité de trois mois. Puis je me suis spécialisé au sein du régiment."

Sa mission

Le pointeur tireur est le premier (ou dernier selon où on se place) maillon de la chaîne, derrière sa caméra thermique et à vision nocturne. Il est spécialisé dans l'identification aérienne.

Pour cela, il dispose d'un panel d'aéronefs à reconnaître et connaître par cœur et d’une caméra ultra-précise pour les identifier.

Alors qu'il va être déployé en opération dans les prochains mois, il s'entraîne deux heures par jour sur simulateur, sinon l’entraînement sur simulateur est "plus épars".

Son expérience

Si certains ne tirent jamais dans leur carrière, Matthieu, lui, en a eu l'occasion lors de la session d'entraînement programmée annuellement sur l'île du Levant.

"Un tir c'est un peu comme un aboutissement car tout le monde ne va pas tirer dans sa carrière… Tirer procure une bonne sensation, même si on ressent surtout un souffle. C'est très rapide, on se concentre surtout sur la trajectoire et la cible."

Les qualités requises

La rigueur, l’entraînement, la patience…

Et comme pour tout soldat, il s’agit d’un métier qui demande du temps, de la disponibilité car il ne rentre parfois pas chez lui le soir et peut même s’absenter de longues semaines lorsqu’il est envoyé en opération.

Le conseil

" Si quelqu’un à l’envie d’intégrer l’armée en tête, il faut le faire, sinon il aura des regrets. Et une fois qu'on y est on y reste. Il y a de belles perspectives d'évolution..."

L'info en plus

Lors de la dernière campagne d'entraînement sur l’île du Levant, Matthieu et Romain ont été désignés meilleurs tireurs de la campagne avec une cible touchée à 5.850m alors que la portée maximale du Mistral est de 6.500m.

Romain, chef de pièce

Parcours

27 ans, originaire de Bordeaux, engagé au 54e RA depuis un an et demi.

Pourquoi le 54e?

"C'est une idée que j'avais en tête et je me suis dit autant essayer et ne pas avoir de regrets… Je suis passé par l’Ensoa (École Nationale des Sous-Officiers d’Active) pendant 8 mois, puis par l'École d'application d'artillerie à Draguignan avant d’être affecté au poste de chef de pièce d’artillerie."

Sa mission

Le chef de pièce est debout derrière le pointeur-tireur. Il dispose d'une grosse chaîne de coordination au-dessus de lui. C'est le chef de pièce qui reçoit les ordres d'un véhicule avec radar qui désigne l'objectif.

C’est ensuite lui qui oriente le pointeur et lui ordonne de tirer. Une pièce de tir est constituée de quatre personnes. Le chef de pièce, deux pointeurs tireurs, et un pilote qui conduit le camion plateforme où peut être monté un poste de tir. Pour un site à surveiller, une section composée de 6 pièces est mise en place.

Son expérience

Si Romain a sauté la case "pointeur tireur" en passant par l'école des sous-officiers, il est capable d'assumer le rôle de pointeur tireur.

Comme Matthieu, il passe en ce moment deux heures par jour sur simulateur pour s'entraîner. La 54e RA est le régiment référant en matière de défense anti aérienne. "On s'occupe de tout ce qui vole mais a courte portée."

Qualités requises

La volonté de s'engager et d'avoir des responsabilités. "Mais aussi être volontaire, se la donner, s'adapter, savoir obéir."

Le conseil

"Militaire et civil sont deux mondes différents, avec leurs qualités et leurs défauts. Si l’armée les tente qu'ils essayent."

Et de conseiller de "se documenter en amont, faire ses recherches sur l'arme qui nous intéresse et faire la préparation militaire pour, déjà, mettre le pied à l'étrier".

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