EN IMAGES - Plus de 700 manifestants à Caen pour dire "NON au démarrage de l'EPR de Flamanville !"

"Non au démarrage de l’EPR de Flamanville et à la relance du nucléaire en France !". Plusieurs centaines de personnes martèlent ce message, ce samedi 23 mars, à Caen (Calvados), devant l'ASN, l'Autorité de Sûreté Nucléaire, dans le quartier Pierre Heuzé. Selon les chiffres de la Préfecture, ils étaient 730 au plus fort du rassemblement.

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"Une aberration de ne pas privilégier davantage les énergies renouvelables"

Le cortège s'est dirigé, vers 14h45, en direction de la Préfecture du Calvados. Associations anti-nucléaire, parti politique, syndicats agricoles, cet appel à la mobilisation de la Coordination Anti-Nucléaire n'a pas réuni que des calvadosiens. Certains manifestants ont fait plusieurs centaines de kilomètres pour dénoncer la politique du gouvernement sur la gestion du nucléaire. "C'est faire marche arrière et délaisser les énergies renouvelables", dénonce Antoine, de l'association Greenpeace. Certains ont fait la route depuis Nantes, Angers, Paris ou encore de Rouen et Cherbourg.

La gronde des manifestants, concernant cet EPR, ne date pas d'aujourd'hui. Ce projet, lancé il y a 20 ans, devrait en effet prendre une autre tournure cette année. "Il sera opérationnel cette année", a promis l'actuel Premier ministre Gabriel Attal, sur France Bleu Cotentin. Mais cet EPR n'est pas le seul objet de cette manifestation anti-nucléaire. Un sommet international du nucléaire s'est tenu à Bruxelles cette semaine : "on dénonce aussi le fait que l'Union européenne a défendu il y a quelques jours cette source d'énergie dans la transition écologique", confie Eric, membre de la Confédération Paysanne.

20 ans de combat

Damien Renaud est administrateur du Réseau Sortir du Nucléaire, (regroupe des associations françaises antinucléaires depuis 27 ans). Déjà présent dans les cortèges contre cet EPR il y a quelques années, il ne compte pas lâcher : "ça fait 20 ans qu'en fait, on manifeste contre l'EPR. On manifestait, il y a 20 ans, en disant qu'il y avait mieux à faire avec les 3,3 milliards de l'EPR en termes d'énergies renouvelables, d'économies d'énergie. Aujourd'hui, son coût a été multiplié par six. Les énergies renouvelables sont de plus en plus compétitives et donc que nous sommes là pour que l'Autorité de sûreté nucléaire n'autorise pas la mise en service de l'EPR de Flamanville. Les barrières qui sont censées retenir la radioactivité sont défectueuses. La cuve qui n'est pas remplaçable est défectueuse, elle a été mal fabriquée, elle a été mal conçue et il est supposé y avoir des modifications après le démarrage. Le remplacement du couvercle, c'est aussi une aberration. Il vaut mieux qu'EDF perde 20 milliards plutôt qu'arrive une catastrophe nucléaire".

Le démarrage commercial de l'EPR de Flamanville est annoncé pour mi-2024, avec 12 ans de retard. Il se chiffre désormais à 13,2 milliards d'euros, selon EDF. C'est quatre fois le budget initial de 3,3 milliards d'euros.