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Ajaccio : Gillian Raucourt condamné à 4 ans de prison ferme pour port d'arme

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Arrêté lors d'un contrôle de police le 1er mars à Ajaccio, Gillian Raucourt, 32 ans a été condamné ce 29 mars à 4 ans de prison ferme. En récidive légale, son casier était porteur d'une condamnation en appel pour assassinat. Le délai d'appel est dix jours.

Le tribunal judiciaire d'Ajaccio a condamné le trententaire en récidive ce 29 mars Le tribunal judiciaire d'Ajaccio a condamné le trententaire en récidive ce 29 mars
Le tribunal judiciaire d'Ajaccio a condamné le trententaire en récidive ce 29 mars © Radio France - Paul Ortoli

Jugé en comparution immédiate, Gillian Raucourt, 32 ans,  a été condamné ce 29 mars par le tribunal correctionnel d'Ajaccio à 4 ans de prison ferme pour port d'arme et cinq ans d'interdiction de séjour en Corse. Il a été relaxé pour les infractions liées aux stupéfiants. Le prévenu qui avait demandé un délai pour préparer sa défense, avait été arrêté lors d'un contrôle routier en possession d'un pistolet semi-automatique Glock 45, de 20 bonbonnes de cocaïne et d'un sachet d'herbe. Il est maintenu en détention. Et a également écopé d'une interdiction de permis de chasse pendant 10 ans. La justice a ordonné la saisie du véhicule dans lequel il avait été interpellé.

Ce 1er mars 2024, à 18 h 35, deux agents de police judiciaire remarquent une Golf noire sortant du magasin Leclerc sur la rocade d'Ajaccio qui emprunte la voie réservée aux bus. Ils la suivent et l'arrêtent finalement montée Saint-Jean. Ce qui doit être un banal contrôle débouchant sur une contravention, prend une tout autre tournure quand les policiers s'intéressent à la sacoche qui se trouve sur le siège passager. A l'intérieur, l'arme et la drogue sont découverts.

A l'audience, l'avocate de Gillian Raucourt, Me Anne-Marie Leandri, relit minutieusement le procès-verbal et dépose des conclusions de nullité pour faire annuler la procédure : l'heure notifiée de la garde à vue n'est pas exacte. Et puis les policiers n'avaient pas le droit de perquisitionner à la sauvage la sacoche. "Il s'agit d'un abus d'autorité", remarque la pénaliste. Le tribunal ne retiendra pas son argumentaire.

Pour le parquet, un récidiviste qui est un "danger potentiel"

A la barre, crane rasé, t-shirt blanc laissant voir une imposante musculature et un bras entièrement tatoué, Gillian Raucourt admet avoir détenu cette arme "pour se protéger". "Je me déplace avec depuis un mois et demi car je suis menacé, on m'avait visé à Baleone et mon frère également, en 2016 ", justifie le prévenu. "Une instruction a été ouverte mais classée sans suite", ajoute son conseil. La présidente du tribunal lui renvoie en pleine face un casier judiciaire lourd : Gillian Raucourt a été condamné en appel à 12 ans de réclusion criminelle pour l'assassinat de Damien Gheraldi, le 14 juin 2009 sur la route d'Alata. Il est donc en état de récidive légale. Quant à la drogue, "C'était pour rendre service à une connaissance qu'il transportait ce sachet", admet-il. D'abord sous bracelet électronique, en 2018, puis définitivement libre en 2020, il avait tenté les petits boulots après avoir passé son Bac en détention. "Je vis maintenant sur le continent et je travaille dans le BTP où je dois vendre un brevet, mais aussi au black dans une société de sécurité", poursuit Gillian Raucourt qui devait "démarrer un emploi dans l'évènementiel le 10 mars".

Pour le parquet, ce profil, ce comportement sont inquiétants : "Derrière le trafic de stupéfiants, il y a une violence sous-jacente", assène le procureur Nicolas Septe, "Gillian Raucourt mène une vie dangereuse il est récidiviste et représente un danger potentiel". Peu convaincu par ses "explications fantaisistes et nébuleuses", le représentant du ministère public demande dans ses réquisitions, une peine "qui ne soit pas inférieure à trois ans de prison".

"Je n'ai fait de mal à personne et la balle n'était pas engagée"

En défense, Me Anne-Marie Leandri a brossé le contexte de "menaces" dans lequel vit son client. De multiples surveillances de voitures qui l'ont conduit à prendre des précautions, pour ne pas "se faire tirer comme un lapin", dit l'avocate, "C'était plus une arme pour se sécuriser que pour se défendre." Plaidant la "clémence", elle rappelle aussi la peine récente prononcée par le même tribunal, d'André Simonetti, cadre à la CCI et condamné pour assassinat à une peine de prison aménageable pour transport d'arme dans un bagage. La justice n'a pas gouté le parallèle. "C'était par sécurité mentale. Je n'ai fait de mal à personne, la balle n'était pas engagée", a conclu Gillian Raucourt sans convaincre le tribunal qui a outrepassé les réquisitions du parquet. Le délai d'appel est de dix jours.

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