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Trafic de stupéfiants : la police nationale tente de faire "place nette" à La Rochelle

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Quatre Rochelais de 20 à 25 ans sont jugés vendredi après-midi en comparution immédiate. Interpellés mardi 9 avril dans le cadre d'une opération anti-stupéfiants lancée place de l'Europe à La Rochelle, un "point de deal" célèbre. L'action s'inscrit dans l'opération nationale "Place nette".

8,5 kg de cannabis saisi ainsi que 2.500 euros en numéraire, trois armes, et... une trottinette. Bilan de l'opération "Place nette" à La Rochelle. 8,5 kg de cannabis saisi ainsi que 2.500 euros en numéraire, trois armes, et... une trottinette. Bilan de l'opération "Place nette" à La Rochelle.
8,5 kg de cannabis saisi ainsi que 2.500 euros en numéraire, trois armes, et... une trottinette. Bilan de l'opération "Place nette" à La Rochelle. © Radio France - Julien Fleury

Quatre personnes seront jugées le 19 juin devant le tribunal judiciaire de La Rochelle. Ces hommes âgés entre 23 et à 41 ans sont poursuivis pour trafic de stupéfiants. Interpellés à l'occasion d'une opération très médiatique, menée place de l'Europe - "point de deal" connu à La Rochelle - où le cannabis s'échange au vu et au su de tous. Une cinquantaine de policiers ont été mobilisés, dans le cadre de l'opération nationale "Place nette".

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Une conférence de presse était organisée vendredi matin, au commissariat de La Rochelle. En présence de Brice Blondel, le préfet de la Charente-Maritime, et Arnaud Laraize, procureur de La Rochelle. Les policiers rochelais ont exhibé les saisies réalisées dans le cadre de cette opération, qui s'est déroulée sur trois jours : 8,5 kg de cannabis saisis, ainsi que 2.500 euros en numéraire, trois armes de poing, une trottinette. Par ailleurs, deux voitures ont également été confisquées à leurs propriétaires.

"Sentiment du devoir accompli"

Six mois de préparation ont été nécessaires pour monter cette opération judiciaire. Et puis, "à un moment il faut taper, comme on dit dans notre jargon", précise Myriam Akkari, la "patronne" des policiers rochelais. C'était mardi 9 avril vers 11h, à l'occasion d'une transaction avec deux clients, place de l'Europe. "C'est vrai qu'il y a eu cette petite tension, poursuit la directrice interdépartementale de la police nationale en Charente-Maritime. Parce qu'à l'instant T, il faut que la sécurité publique, la police judiciaire, se mettent en synergie et puissent parvenir à l'interpellation de l'ensemble des mis en cause en quelques minutes."

Une course contre-la-montre : il s'agit d'empêcher la destructrion des preuves par des proches des suspects. "Donc là, nous avons fait toute cette phase interpellations, perquisitions dans un délai très très court, se réjouit Myriam Akkari, ce qui a permis aussi la saisie de produits stupéfiants. Interpellés nos quatre objectifs principaux, c'est vraiment un sentiment de devoir accompli."

Et maintenant, l'heure du procès

C'est maintenant à la justice de se prononcer. Le procès devait se tenir en comparution immédiate ce vendredi 12 avril après-midi, mais le principal prévenu, âgé de 24 ans, a réclamé du temps pour préparer sa défense. Il lui est reproché la possession de 5,6 kg de cannabis, retrouvé dans la cave de son immeuble. "Mais lui dit que ce n'est pas sa cave, argumente son avocat Quentin Loisel. Les policiers expliquent qu'ils ont retrouvé les clés dans son trousseau, mais ils ont dû ouvrir cette cave au pied-de-biche. J'ai besoin de vérifier si la procédure a été respectée."

L'épais dossier de procédure concernant l'opération anti-stupéfiants de Mireuil. C'est maintenant à la justice de vérifier la pertinence des preuves apportées.
L'épais dossier de procédure concernant l'opération anti-stupéfiants de Mireuil. C'est maintenant à la justice de vérifier la pertinence des preuves apportées. © Radio France - Julien Fleury

Les trois autres prévenus se voient reprocher des quantités saisis nettement inférieures, de quelques grammes à quelques centaines de grammes. Les premiers éléments sur leur personnalité laissent apparaître des addictions à l'alcool, aux stupéfiants, une errance - l'un d'eux est sans domicile fixe. À l'évidence, on n'est pas face à des gros bonnets du trafic de stupéfiants en Charente-Maritime, d'où un certain agacement, palpable chez leurs avocats, face à cette opération très médiatique. "Ils se coupent même de potentiels informateurs, craint un avocat, ce qui risque saper le travail de fond réalisé sur les stupéfiants."

"Il faudra y revenir"

Taïco, l'un des chiens utilisés pour cette opération anti-stup' dans le quartier rochelais de Mireuil.
Taïco, l'un des chiens utilisés pour cette opération anti-stup' dans le quartier rochelais de Mireuil. © Radio France - Julien Fleury

Trois chiens renifleurs ont été utilisés dans le cadre de cette opération. Leur présence a été essentielle pour parvenir aux saisies de stupéfiants et de numéraire, réalisées lors de perquisitions dans des appartements et des véhicules. Les abords de la place de l'Europe ont également été "nettoyés", et des stupéfiants saisis dans des parkings souterrains et autres parties communes d'immeubles.

"On sait qu'il faudra y revenir", concède le préfet de la Charente-Maritime, Brice Blondel qui se réjouit malgré tout d'une opération "qui tape fort, que les gens voient et qui traite les problèmes à la racine". Le préfet promet d'autres opérations "Place nette" d'envergure durant ces prochains mois. Dans d'autres secteurs de La Rochelle, mais aussi à la campagne, en zone gendarmerie.

Les services fiscaux et d'hygiène mobilisés

Durant les trois jours de l'opération Place nette à Mireuil, près de 200 personnes en tout ont été contrôlées, ainsi qu'une centaine de véhicules. Cinq autres interpellations ont eu lieu, notamment une pour conduite en état alcoolique. Par ailleurs, l'administration a également été mobilisée pour contrôler des commerces. Plusieurs procès-verbaux ont été établis concernant l'hygiène. Des investigations se poursuivent pour vérifier si ces commerces n'ont pas contribué à blanchir l'argent de la drogue.

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