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"Il est où mon verre ?" : des élèves de Thionville expérimentent le repas de la cantine à l'aveugle

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Environ 1.200 élèves de maternelle et d'élémentaire ont participé à une expérimentation, jeudi, dans les cantines de Thionville. Encadrés par la fédération des aveugles dans le Grand Est, ils se sont bandés les yeux pendant le repas, pour se mettre dans la peau des personnes malvoyantes.

Les enfants devaient reconnaitre les différents aliments sans les voir. Les enfants devaient reconnaitre les différents aliments sans les voir.
Les enfants devaient reconnaitre les différents aliments sans les voir. © Radio France - Thomas Lavaud

Se servir un verre d'eau, difficile de faire plus banal. Et pourtant... "Mais y a plein d'eau partout !", s'écrie l'un des enfants. "Il est où, mon verre ? Charlotte, passe-moi ta serviette !" La concernée lui répond : "Mais je ne sais pas où elle est, ma serviette..." Les yeux bandés, ça n'a plus rien à voir. Les élèves de Thionville ont pu s'en rendre compte, jeudi 11 avril. Plus de 1.200 d'entre eux, issus des écoles élémentaires et maternelles de la ville, ont participé à une expérimentation de repas à l'aveugle, organisée par le mairie et par C-Cité, la fédération des aveugles dans le Grand Est.

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Autour de la table, des adhérents de C-Cité accompagnent les élèves de CM2 à l'école Saint-Pierre, masques sur les yeux. "Tu prends ton verre avec l'autre main", explique l'une d'elles à un élève. "Tu mets ton doigt dedans pour sentir l'eau dans le verre. Et on remplit doucement jusqu'au doigt." Autres indications :  "La purée est à 14 heures, les haricots à 10 heures et ta saucisse à 18 heures." Mais ce n'est pas évident pour tout le monde : "Quand on pense avoir de la nourriture sur sa fourchette, en fait on n'en a pas", rigole une jeune fille.

L'objectif est de se rendre compte de ce que vivent les personnes malvoyantes et non-voyantes.
L'objectif est de se rendre compte de ce que vivent les personnes malvoyantes et non-voyantes. © Radio France - Thomas Lavaud

"Ils vont grandir avec le handicap"

"Couper un morceau de viande quand il y a un peu de sauce autour et ne pas voir, ça veut dire prendre le risque de se salir. Quand on enlève la vue, on a vraiment plein de problèmes qui se rajoutent autour", raconte Vincent Della Rocca, vice-président de C-Cité. "Un enfant, c'est vraiment une éponge. Il est prêt à toutes les expériences. À cet âge-là, pour eux ce sont des jeux. Au moins une fois dans leur vie, les enfants auront été au contact d'un handicap. Ce ne sera plus quelque chose d'extraordinaire d'avoir une personne handicapée autour d'eux."

Les élèves étaient encadrés par des membres de la fédération des aveugles dans le Grand Est.
Les élèves étaient encadrés par des membres de la fédération des aveugles dans le Grand Est. © Radio France - Thomas Lavaud

La proximité des Jeux paralympiques était l'occasion pour la municipalité de Thionville de proposer ce premier repas à l'aveugle. "On essaie de faire de l'inclusion comme on dit, alors qu'avec les enfants, si on leur en parle dès le plus jeune âge, ils vont grandir avec le handicap", explique Anita Fatis, élue en charge du handicap. "Ainsi, le handicap ne sera plus un problème pour eux." Parole de cantinière, les tables n'étaient guère plus sales ou plus trempées qu'un jour ordinaire, et les assiettes aussi vidées.

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