Bilan de place nette XXL à Dijon : pour le préfet de Côte-d'Or, "les consommateurs ont du sang sur les mains"

213 personnes interpellées, 27 000 individus contrôlés, 161 gardes à vue, 23 placements en détention.. C'est le bilan de l'opération place nette XXL lancée le 25 mars dernier dans la métropole de Dijon, dressé par le préfet de Côte d'Or et les forces de l'ordre ce lundi 25 avril. 1000 policiers et gendarmes ont été déployés pendant trois semaines pour "harceler" les points de deal identifiés, pour mener des interpellations. "On est au-delà des objectifs fixés" assure le préfet, Franck Robine.

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Au lancement de l'opération, qui faisait suite à une série de fusillades et d'homicides dans la métropole de Dijon, une cinquantaine de personnes étaient ciblées, identifiées comme des membres de réseaux de stupéfiants par l'autorité judiciaire. Finalement il y a eu plus d'interpellations, et des résultats, assurent les forces de l'ordre.

Côté gendarmerie, le général Laniel, commandant de la région de gendarmerie Bourgogne-Franche-Comté assure par exemple qu'un gros point de deal, celui de Quétigny, est "désormais démantelé". "Il était notre cible prioritaire, nous l'avons harcelé pendant des semaines, aujourd'hui on considère que ce point de deal et réglé, et on va continuer à concentrer nos moyens pour qu'il le reste".

"Nos hommes sur le terrain sont galvanisés"

A Dijon le point de deal des Grésilles est lui "fragilisé" indique Bruno Gallot, le directeur interdépartemental de la police nationale en Côte-d'Or. "Je resterai prudent et je ne dirai pas qu'on l'a démantelé car il est tellement ancré et mouvant que ce serait prétentieux, mais on les a vraiment dérangés avec l'apport de force de l'ordre supplémentaire". Et le patron de la police ajoute : "on va continuer, et en parallèle, on a traité les autres, on en a démantelé certains, même si on sait que la place ne restera pas vide longtemps". Bruno Gallot affirme que les opérations vont continuer, malgré le départ des renforts. "Nos hommes sur le terrain sont galvanisés, ils voient que c'est une méthode qui apporte des résultats".

L'après place nette, le départ des 500 policiers et 500 gendarmes venus en renfort, c'est un des points auxquels répond le préfet de Côte-d'Or, Franck Robine : "l'an dernier, il y avait déjà eu 500 personnes remises à la justice par les forces de l'ordre, preuve qu'on agissait déjà. Et donc on va continuer". Franck Robine qui insiste sur le rôle des consommateurs dans ces trafics de drogue. 203 amendes forfaitaires délictuelles de 150 euros pour détention de drogue ont été dressées dans le cadre de place nette. Ces amendes sont inscrites au casier judiciaire. "La drogue c'est pas comme dans les séries, ça tue, les réseaux torturent, exploitent, c'est d'une violence extrême, et celui qui consomme a du sang sur les mains".

Un gros trafic de médicaments démantelé grâce à l'opération

Au-delà du bilan chiffré de l'opération, les différents acteurs insistent sur quelques affaires mises au jour grâce aux différentes actions sur le terrain. David Cugnetti, le directeur régional des douanes raconte par exemple s'être concentré sur les flux d'approvisionnement de la métropole de Dijon, en matière de stupéfiants, de produits de coupe, et de tabac, ce sont souvent les mêmes cheminements. Des opérations qui ont permis la découverte d'une quantité importante de lidocaïne, un médicament délivré uniquement sur ordonnance. L'enquête qui a suivi a permis de découvrir qu'elle était destiné à un réseau établi en centre ville de Dijon. Une perquisition a mené à la découverte de drogues de synthèses, d'armes, et de 4000 cartouches, dans un appartement. L'enquête se poursuit, un individu a été interpellé et une information judiciaire est ouverte, notamment pour trafic de médicaments.

Et d'autres informations judiciaires sont ouvertes, pour des faits de violence qui avaient secoué la métropole de Dijon, ces derniers mois. Une violente agression rue de Lille, par exemple, en 2023, ou bien encore une rixe place d'Arcy. Place nette avait été lancée après une série de fusillades et d'homicides dans plusieurs quartiers de la métropole, a-t-elle permis de régler la situation ? "Le risque existe toujours" reconnait Franck Robine, "mais nous allons continuer à mener des opérations similaires".