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JO Paris 2024 : "Tous les athlètes olympiques ont un message à faire passer", analyse un historien rouennais

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J-100 avant le début des Jeux Olympiques de Paris 2024, suivis des Jeux Paralympiques. France Bleu Normandie se penche ce matin sur l'histoire des Jeux et de l'olympisme, ainsi que sur ses symboles, avec Patrick Clastres, historien rouennais spécialiste du sport international.

Patrick Clastres est historien, spécialiste du sport international, il enseigne à l'université de Lausanne (Suisse).
Patrick Clastres est historien, spécialiste du sport international, il enseigne à l'université de Lausanne (Suisse). © Radio France

L'engouement commence-t-il à prendre ? Dans 100 jours, les Jeux Olympiques de Paris 2024 s'ouvriront, avec la grande cérémonie d'ouverture qui se déroulera sur la Seine le 26 juillet. L'occasion de faire un petit retour en arrière, sur l'origine de nos Jeux Olympiques modernes, repensés par Pierre de Coubertin, depuis le château de Mirville dans le Pays de Caux. Des Jeux qui ont bien évolué depuis, analyse Patrick Clastres, historien rouennais. Il enseigne à l'université de Lausanne (Suisse), et est spécialiste de l'histoire et de la géopolitique du sport international.

"Pierre de Coubertin pense les Jeux Olympiques à destination des sports de son époque, c'est à dire pour les gentlemen qui appartiennent à l'aristocratie, à la grande bourgeoisie", estime Patrick Clastres. "Il n'imagine pas le sport pour le peuple, il s'y convertira au bout de 25 ans, avec difficulté. Il n'imagine pas les Jeux pour les femmes, ni pour les indigènes, comme on disait à l'époque." Tout cela a bien changé, notamment avec le souhait de créer des Jeux plus inclusifs, depuis le début des années 2000, avec davantage de femmes parmi les athlètes participants, "même s'il y a encore beaucoup de progrès à faire."

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Des symboles olympiques qui interrogent

Mardi 16 avril, la flamme olympique a été allumée à Olympie, en Grèce ; elle fera ensuite le tour du pays pendant dix jours, jusqu'à ce que le comité olympique grec la confie au comité olympique français. Un symbole pas tout à fait historiquement correct. "Le Comité international olympique (CIO) fonctionne à partir de traditions qu'il a complètement inventées : la flamme olympique n'a pas existé dans l'Antiquité, ni le relais de la flamme, ce sont des inventions du troisième Reich et invention nazie", explique Patrick Clastres. "Le CIO a tendance à s'inventer une histoire pour anoblir ses origines au lieu d'affronter sa propre histoire et de se dire, voilà, on a ce passé-là et maintenant on avance à notre manière."

Pour l'historien rouennais, il faut remettre les athlètes olympiques au centre de cette compétition, plutôt que de l'alourdir de symboles. "Je crois que tous les athlètes, para athlètes ou non, ont des messages très forts à faire passer parce qu'ils ont souvent vécu des épreuves terribles de vie personnelle, mais aussi dans le cadre de leur entraînement sportif. Ce sont ces messages-là que les médias font de plus en plus passer aujourd'hui." Selon Patrick Clastres, "on étudie aujourd'hui dans les médias beaucoup plus les trajectoires de vie qu'autrefois, ou on se concentre uniquement sur la performance. Et c'est à partir de ces exemples positifs, résilients, qu'on peut faire passer des messages sociaux et culturels très forts. Et c'est là que l'on peut embarquer la population beaucoup plus qu'avec des slogans ou de la propagande."

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