"Parasyte : The Grey" & "Dreaming of England"

L'héroïne hybride de "Parasyte : The Grey", jouée par la comédienne Jeon So-nee. - Climax Studio / Wow Point / Netflix
L'héroïne hybride de "Parasyte : The Grey", jouée par la comédienne Jeon So-nee. - Climax Studio / Wow Point / Netflix
L'héroïne hybride de "Parasyte : The Grey", jouée par la comédienne Jeon So-nee. - Climax Studio / Wow Point / Netflix
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Ce week-end, Xavier Leherpeur nous conseille de jeter un oeil à "Parasyte : The Grey" sur Netflix et "Dreaming of England" sur arte.tv

Première série du matin pour se ‘mettre en appétit’ « Parasyte : The Grey », le carton du moment de Netflix

Tout débute comme il se doit pour ce genre de séries destinée à un public adulescent par une scène bien marquante et bien sanglante. Un concert en plein air est perturbé par la chute de petites sphères apparemment inoffensives mais qui se révèlent être en réalité des parasites extraterrestres. Contaminé pour l’une de ces méchantes bébêtes, un jeune homme se transforme à vue en une créature mortifère capable de faire sortir de sa tête des tentacules géantes qui vous transforment en moins de dix secondes un corps humain en un beau tartare bien frais. Un peu plu loin, après avoir été agressée et blessée, une jeune femme est également attaquée mais étrangement, elle parvient à juguler l’agression devenant malgré elle un hybride humain parasite… Sera-t-elle celle par qui notre salut viendra ? Il y a urgence car les parasites veulent nous transformer en garde-manger géant…

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À priori, une série qui, selon l‘expression consacrée, va nous laisser du temps de cerveau disponible…

Mais qui marche irrésistiblement. Adaptation éponyme du manga de Hitoshi Iwaaki (Ed Glénat en France) et transféré en terre coréenne, elle est d’abord terriblement efficace et addictive. Ça découpe, ça gicle, ça décapite… bref que de la poésie. Mais comme beaucoup de productions du pays du matin calme, elle ne peut s’empêcher de saupoudrer sur cette intrigue horrifique une méchante dose d’esprit mécréant dont la société coréenne fait ici les frais, malmenée par une écriture qui brocarde le poids de la religion chrétienne, les inégalités sociales, la violence endémique de la police ainsi que l’autocratie de la classe politique. C’est évidemment en filigrane, planqué au second plan comme au second degré, mais c’est indubitablement présent. La série est un carton, sans doute parce que le plaisir régressif est décuplé ici par un mauvais esprit retors tout à fait jouissif. Grâce aussi à la mise en scène survoltée de Yen Sang-ho, auteur au cinéma du génial « Dernier train pour Busan ».

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Après la Corée, direction la Suède et les années 80 avec « Dreaming of England », disponible sur arte.tv

On ne rappellera jamais assez la très belle offre de la chaine franco-allemande sur son site qui propose quelques savoureuses pépites inédites. Back to the eighties donc avec cette série en six épisodes qui se déroule à Braxinge. Petit hameau n’ayant pas grand-chose pour lui. Lena 16 ans rêve de partir en Angleterre pour un voyage linguistique mais n’a pas le fric pour. Pour cela, elle écoule avec sa meilleure amie un stock de journaux pornos invendus auprès de ses priapiques copains de classe. De son côté, sa grand-mère organise la fête de la saucisse. Ironie du sort car elle rêve de réveiller celle de son mari qui, arrivé à un âge avancé, n’est plus vraiment concerné par la chose. Quant à la mère de Lena, elle aimerait bien retrouver l’amour. Mais hélas le seul garçon de son entourage valant un peu le coup n’est attiré que par les garçons. Une série malicieuse, ponctuée par la pop new wave et les coupes mulets de l’époque, mais qui derrière son humour féministe et émancipateur se souvient des crises de cette époque. Comme celles du chômage en hausse et du Sida. Habile manière de nuancer l’humour caustique d’un zeste d’amertume.

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