La Fille du Far West de Puccini à l’Opéra de Lyon

Giacomo Puccini, La Fanciulla del West – Direction musicale Daniele Rustioni, Mise en scène Tatjana Gürbaca. Nouvelle production de l’Opéra de Lyon. - ┬® Photo by Jean-Louis Fernandez / Opéra national de Lyon – 2024
Giacomo Puccini, La Fanciulla del West – Direction musicale Daniele Rustioni, Mise en scène Tatjana Gürbaca. Nouvelle production de l’Opéra de Lyon. - ┬® Photo by Jean-Louis Fernandez / Opéra national de Lyon – 2024
Giacomo Puccini, La Fanciulla del West – Direction musicale Daniele Rustioni, Mise en scène Tatjana Gürbaca. Nouvelle production de l’Opéra de Lyon. - ┬® Photo by Jean-Louis Fernandez / Opéra national de Lyon – 2024
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Minnie est la jeune patronne d’un bar fréquenté par des chercheurs d’or, en Californie. Elle résiste aux avances du shérif et s’éprend de Dick Johnson, un bandit au grand cœur… Daniele Rustioni dirige avec fougue ce western à l’italienne.

Avec

Giacomo Puccini – Guelfo Civinini et Carlo Zangarini / d’après David Belasco,

La Fanciulla del West (La Fille du Far West)

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Opéra en trois actes créé le 10 décembre 1910 au Metropolitan Opera de New York.

Opéra enregistré par France Musique le 28 mars 2024 à l’ Opéra national de Lyon, dans le cadre de son Festival 2024 : Rebattre les Cartes. Nouvelle production.

Avec le soutien d’Aline Foriel-Destezet, Grande Mécène du Festival.

Distribution de La Fille du Far West de Puccini à l’Opéra de Lyon :

Daniele Rustioni  : Direction musicale

Tatjana Gürbaca  : Mise en scène

Chiara Isotton  : Minnie, jeune fille, patronne du bar La Polka, Soprano
Claudio Sgura  : Jack Rance, shérif, Baryton
Riccardo Massi  : Dick Johnson (Ramerrez), chef des bandits, Ténor
Robert Lewis  : Nick, serveur de La Polka, Ténor*
Rafał Pawnuk  : Ashby, au service de l’agence de Transport Wells Fargo, Basse
Allen Boxer  : Sonora, mineur, Baryton
Zwakele Tshabalala  : Trin, mineur, Ténor
Matthieu Toulouse  : Sid, mineur, Basse
Ramiro Maturana  : Bello, mineur, Baryton
Léo Vermot-Desroches  : Harry, mineur, Ténor
Valetin Thill  : Joe, mineur, Ténor
Florent Karrer  : Happy, mineur, Baryton
Pete Thanapat  : Larkens, mineur, Baryton-basse*
Kwang Soun Kim  : Billy Jackrabbit, un Amérindien, Basse
Thandiswa Mpongwana  : Wowkle, sa femme, Mezzo-soprano*
Pawel Trojak  : Jake Wallace, chanteur errant, Baryton*
Paolo Stupenengo  : José Castro, métis du gang de Ramerrez, Baryton-basse
Didier Roussel  : Un Postillon, Ténor
Hommes du camp

Chœurs de l'Opéra national de Lyon
Benedict Kearns  : Chef des Chœurs
Orchestre de l'Opéra national de Lyon

Marc Weeger  : Décors
Dinah Ehm  : Costumes
Stefan Bolliger  : Lumières *Solistes du Lyon Opera Studio

*Solistes du Lyon Opera Studio

Le  programme de spectacle de l’Opéra de Lyon.

Programmation musicale de Judith Chaine :

Ennio Morricone,

Musique du film de Sergio Leone, Pour une poignée de dollars :
Per un pugno di dollari (2)

Michele Lacerenza  : Trompette
Chœur I Cantori Moderni di Alessandroni
Decca 539 114-9

Vincenzo Bellini – Andrea Leone Tottola / d’après François-Thomas-Marie de Baculard d'Arnaud,

Adelson e Salvini
Extraits des Actes II et III

Simone Alberghini  : Lord Adelson, Baryton
Daniela Barcellona  : Nelly, Mezzo-soprano
Enea Scala  : Salvini, Ténor
Maurizio Muraro  : Bonifacio, Basse
Rodion Pogossov  : Colonel Struley, Baryton
David Soar  : Geronio, Basse
Kathryn Rudge  : Fanny, Mezzo-soprano
Leah-Marian Jones  : Madama Rivers, Mezzo-soprano
Chœur Opera Rara
Eamonn Dougan  : Chef des chœurs
Orchestre Symphonique de la BBC
Daniele Rustioni  : Direction musicale
Opera Rara ORC 56

Ouvrage de référence sur La Fille du Far West de Giacomo Puccini :

L’Avant-Scène Opéra : La Fille du Far West de Puccini
n°165

Parmi les productions de l'Opéra de Lyon diffusées sur France Musique :

Sous la direction de Daniele Rustioni - À écouter : Adriana Lecouvreur de Francesco Cilea au Théâtre des Champs-Elysées
Samedi à l'opéra
2h 58
Samedi à l'opéra
2h 58
Sous la direction de Daniele Rustioni - À écouter : Le Coq d'Or de Rimski-Korsakov à l'Opéra de Lyon
Samedi à l'opéra
2h 58

Argument de La Fille du Far West de Giacomo Puccini :

Par Guillaume Castella.

Acte I. Entre 1849 et 1850 au début de la « ruée vers l’or », dans un camp de mineurs en Californie, au pied de Cloudy Mountain. La jeune Minnie y tient un bar vétuste, La Polka, dans lequel les mineurs aiment à se retrouver en fin de journée pour boire et jouer.

On y retrouve en début d’opéra Joe, Harry, Happy, Bello, Sid, Larkens en train d’échanger des « Hello ! » enthousiastes au milieu d’un climat oscillant entre effervescence rustre et profonde nostalgie. Les chants et les danses des mineurs contrastent avec la mélancolie de la chanson de Jake Wallace, ménestrel du camp. Cette complainte ne manque pas de saisir d’émotion tout le bar avant que n’éclate une violente altercation suite à la tricherie de Sid. Le terrifiant shérif Rance gracie Sid de la pendaison arguant son nihilisme tout méphistophélique face à la mort : «Qu’est-ce que la mort ? Un coup dans le noir et bonne nuit ! »

On apprend la présence du bandit Ramerrez dans les environs. Rance avoue alors qu’il compte épouser Minnie et subit le sarcasme d’un Sonora totalement ivre et inconscient des châtiments que peut lui infliger le shérif. Dans la cohue générale, Minnie arrive et intervient après qu’un premier coup de feu est parti vers le plafond du bar. Son autorité et son charme calment immédiatement les esprits masculins échauffés. Sitôt les mineurs apaisés, elle leur profère une leçon pieuse et leur lit le psaume 51 de David.

Un Postillon remet alors une lettre à Ashby qui révèle la cachette de Ramerrez. Pressé de pouvoir se débarrasser de celui qui cause tant de préjudices à son agence de transport, il part immédiatement à sa recherche. Le courrier du postillon a tôt fait de distraire et de disperser les mineurs laissant seuls sur scène Minnie et Rance. Le shérif tente alors de séduire Minnie. Elle refuse ses avances outrageuses. Vexé, Rance profère son deuxième plaidoyer nihiliste sur le seul amour sincère qui l’anime : l’appât du gain.

Sur ces entrefaites, débarque un étranger venu tout droit de Sacramento. Dick Johnson (qui s’avèrera être le bandit Ramerrez) entame une conversation, bien plus que courtoise, avec la patronne de La Polka. On comprend que le couple se connaît et partage une sensibilité poétique pour la nature. Minnie et Johnson dansent une valse galante interrompue par les cris des mineurs venant annoncer la capture de Castro, un homme de Ramerrez. Sous la menace, il indique la cachette présumée du bandit. Il s’agit en fait d’une diversion pour permettre à Johnson /Ramerrez de subtiliser le butin des chercheurs d’or.

Restés seuls, Minnie et Johnson se livrent à un échange sentimental et nostalgique. Dans toute sa candeur, la jeune fille indique au bandit où se trouve le baril renfermant l’or récolté à la sueur du front des mineurs. On comprend que la dévotion de Minnie pour protéger cette fortune n’a rien de vénale. Elle y voit simplement le fruit de la souffrance humaine. Le signal sonore de la bande de Ramerrez – un coup de sifflet – retentit pour signifier à leur chef que la voie est libre. L’homme bouleversé par les propos et la souffrance de Minnie quitte le lieu sans toucher à l’or. Contrairement à Rance, Johnson privilégie le sentiment humain à la richesse matérielle. Le rideau se ferme sur une Minnie étourdie par les premiers véritables mots d’amour qu’on ne lui ait jamais adressés.

Acte II. Dans la cabane de Minnie, la jeune fille se pare de sa plus belle tenue avec l’aide de ses deux domestiques, Billy et Wowkle, avant l’arrivée de Johnson. Le couple reprend alors la conversation langoureuse qu’il avait entamée au bar. Après quelques réticences, Minnie succombe aux avances du bandit toujours incognito. Johnson est alors retenu chez la tenancière par une tempête de neige.

Au loin, Jack Rance et quelques hommes se font entendre au milieu des bourrasques et des rafales de vent. Minnie décide de cacher son bien-aimé pour l’épargner de la jalousie du shérif. Rance lui révèle que derrière l’identité de Dick Johnson se dissimule le voleur Ramerrez. Comble de la détresse de Minnie, elle apprend également que l’homme serait l’amant d’une certaine Nina Micheltorena.

Lorsque Rance et ses sbires repartent, Minnie accuse violemment Ramerrez d’être venu uniquement pour la piller. Le bandit explique sa condition sociale de vagabond qui l’a contraint à sa vie de damné. Si la jeune fille peut pardonner à Johnson sa situation méprisable, elle ne peut accepter d’avoir offert son premier baiser à l’amant d’une autre femme et l’enjoint à quitter sa demeure. En embuscade, Rance blesse par balle l’homme prêt à mourir pour expier ses fautes. Minnie parvient toutefois à le cacher dans son grenier malgré la réticence de Johnson.

Pensant avoir aperçu Ramerrez, le shérif entre dans les appartements de Minnie. Face à ses dénégations, il oublie sa traque et tente de contraindre la jeune fille à l’aimer. Une goutte de sang tombe du plafond sur sa main. Il comprend alors que Minnie a caché Johnson et qu’elle éprouve des sentiments pour le bandit. Rance promet à l’homme la peine de mort, mais Minnie joue de la lubricité et de l’attitude de joueur invétéré du shérif pour lui faire conclure un pacte. Ils jouent la vie de Johnson au poker. Si le shérif parvient à remporter la partie, elle se donnera à lui. Minnie feint de se sentir mal, mais en profite pour tricher et remporte l’ultime manche face à Rance. Frustré mais digne, il quitte la cabane et tient parole. L’acte se termine sur le rire cynique de la jeune fille manipulatrice.

Acte III. Dans un campement au cœur de la forêt californienne, Ashby, Nick et un Rance méconnaissable, harassé par le froid, la fatigue et l’amertume, ruminent leur déconvenue dans la cabale de Ramerrez. Très vite, on apprend qu’une chasse à l’homme endiablée a lieu hors scène. La rancœur des mineurs s’assouvit lorsqu’on annonce la capture du bandit. Seul Rance ne semble éprouver aucun plaisir derrière sa soif de vengeance. Johnson oppose aux injures et calomnies de ses oppresseurs un mépris digne et solennel. Il se fiche de la mort mais il demande simplement que Minnie ne soit jamais mise au courant. Sa dernière volonté : qu’elle le croie « libre, sur un nouveau chemin de rédemption [Ch’ella mi creda libero e lontano] ». La bienveillance de Johnson agace Rance qui le frappe en plein visage.

La corde au cou du bandit, les pistolets braqués vers sa poitrine, Minnie apparaît chevauchant son cheval et hurlant telle une guerrière du Walhalla. Elle oppose à la rigueur de Rance, pressé de mettre à mort le malheureux, le sentiment humain que les mineurs éprouvent pour elle et qu’elle leur a rendu par ses actions charitables. Tel un deus ex machina salvateur, Minnie parvient à toucher le cœur des hommes qui décident de libérer Johnson. Le couple s’éloigne et dit un dernier adieu à la Californie, comme si cette terre ne faisait désormais plus partie de leur réalité.

Argument extrait du programme de spectacle et reproduit avec l’aimable autorisation de l’ Opéra national de Lyon.

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